Conférence – Magie, la voie du coeur dans l’Egypte Antique

Jeudi 14 mars, à l’Athénée Municipale, Fernand Schwarz nous a plongés dans l’univers symbolique et magique de la civilisation égyptienne.

La magie pour les Égyptiens est une science des liens. Il s’agit de comprendre comment on se connecte à notre environnement, aux autres, à soi. Il existe dans leur représentation, une relation intrinsèque entre action morale, rites et bien être du pays. Les Égyptiens se sentaient responsables et concernés par le lien aux dieux, non pas pour qu’ils les aident, car ils n’attendent pas de miracles, mais simplement pour entretenir une relation avec les parties et le tout, et avec les mystères de l’invisible ne se perçoit qu’avec le cœur.

Le cœur ou Ab est le lieu d’accueil de la conscience, c’est la raison pour laquelle il est parfois représenté sous forme d’amphore. Le cœur-conscience doit être plus léger que la plume de la Maât, symbole de justice et du monde intelligible. L’action de l’homme juste est guidée par la justice, il agit correctement avec son cœur plus que ce qui est de ses désirs personnels.

Heka est le symbole du monde imaginal, elle est cette force créatrice qui relie le monde depuis sa naissance. Formé par Hé (nœud) et Ka (force génération psychique des choses), elle permet l’unité avec le monde intelligible (Maât) et le monde concret (Pharaon)

L’imagination, pour s’enrichir intérieurement, était fondamentale dans cette civilisation, qui s’est donnée comme mission de sortir de la confusion et de faire vivre, à toutes les échelles de la société, l’émerveillement et le lien au sacré. Fernand Schwarz évoque une pratique égyptienne, aujourd’hui connue sous le terme de “performativité“ : la concentration et la visualisation sur des images, des signes ou des symboles est une pratique ancienne qui développe le mental intuitif, à l’image de ce qui pouvait se pratiquer dans l’école de Pythagore, pont entre la civilisation égyptienne et la Grèce antique.

Cet enrichissement intérieur éveille à d’autres dimensions et nous donne la force de se projeter, de faire advenir une réalité. Comme un acteur, le prêtre égyptien incarne les images, et d’une manière temporaire, il devient ce qu’il représente. En faisant cela il fait descendre ce qui est d’ailleurs. Le fait d’énoncer les mots rends les choses réelles nous explique le conférencier, qui donne l’exemple du mariage et des vœux prononcés pour concrétiser la réalité du lien qui uni deux âmes.

Enfin c’est un état d’esprit que Fernand nous partage : l’esprit de victoire, d’une détermination, d’une conviction qui transcende le réel. Pour activer les équilibres il faut donner plutôt que vouloir recevoir ou réclamer. La voie du cœur est la voie du sacré en Égypte Antique, et irrigue tous les pans de leur civilisation.

La conférence s’est clôturée avec une séance de dédicace pour la sortie de son dernier livre : Égypte, la magie du cœur.

Doit-on s’adapter à tout prix ?

Le 22 mars, à l’Espace Lehena, a eu lieu un apéro-philo sur « Doit-on s’adapter à tout prix ? », rassemblant 15 participants pour discuter des fondements de l’adaptation et de son impact sur l’évolution humaine et sociale. 

La discussion a débuté par l’examen des motivations derrière notre besoin constant d’adaptation, face à un monde qui change à un rythme sans précédent.

Nous avons ensuite exploré les défis et les paradoxes de l’adaptation dans un contexte d’accélération globale, soulignant comment cela peut sembler à la fois nécessaire et futile. Le débat a mis en lumière le coût de toute adaptation, insistant sur l’importance d’acceptation de ces coûts pour progresser.

Enfin, nous avons débattu de la nécessité de distinguer clairement entre les finalités et les moyens d’adapter, dans un monde de plus en plus complexe.

L’importance de maintenir de l’intégrité, ou des principes stables – qu’il s’agisse de traditions, de valeurs, d’idéaux ou de lois universelles – a été soulignée comme essentielle pour nous guider à travers les turbulences du changement, assurant ainsi un ancrage dans notre quête d’adaptation sans perdre de vue ce qui nous définit au plus profond.

CONFERENCE SUR SIMONE WEIL

NOUVEAU : Café-philo socratique

Une question fermée, des personnes, pour l’instant il n’y a pas l’air d’avoir de différence avec le café-philo, et pourtant.

Contrairement au café-philo, celui socratique a 3 règles qui vont nous demander une réelle écoute de l’autre pour lui apporter une réponse, un argument qui va nous permettre d’aller plus en profondeur dans l’échange.

Alors peut-on changer la société ?

Avant de vouloir changer la société, le café-philo socratique nous aide à prendre conscience de la qualité de l’échange que j’ai avec l’autre, et donc peut nous amener à nous changer en premier.

Se tourner vers l’essentiel

« Chaque âme est et devient ce qu’elle contemple. »


Mercredi 21 février, nous avons commencé le cycle en nous questionnant sur l’essentiel.
Qu’est-ce qui est essentiel ?
Ne serait-ce pas ce qui dure dans le temps ?
La philosophie pratique nous apprend à tourner le regard vers les sagesses atemporelles, vers ce qui a touché l’homme il y a des milliers d’années et qui nous touche encore aujourd’hui, contrairement aux modes qui changent.
La philosophie pratique est un mode de vie et une discipline de vie qui nous apprend à nous tourner vers cet essentiel.

La semaine prochaine, Platon nous amènera au fond de la caverne pour le second atelier mercredi 06 mars à 19h.
Le mythe de la caverne nous parle encore aujourd’hui après tant d’années, pourquoi ? Nous parle t-il seulement des dérives de la société ou nous parle t-il également de nous-même ?
Comment nous libérer de nos illusions, de nos conditionnements, de nos jugements ?
Il suffit parfois d’un sursaut pour que nous prenions conscience de certaines vérités, de certaines réalités et ainsi accepter de tourner son regard vers ailleurs, de changer de regard, de point de vue, oser sortir de la caverne.

[Conférence] Les 3 visages de la quête intérieur

Plus de 70 parisiens ce sont retrouvés ce 23 février 2024 pour écouter Reza Moghaddassi, professeur agrégé de philosophie, auteur du livre « La soif de l’essentiel ».

Dans les différentes traditions spirituelles se dessinent des tendances différentes qui ont parfois été opposées. Ces traditions invitent tantôt à un retrait du monde, tantôt à un engagement dans le monde, tantôt à un regard vertical, tantôt à un regard horizontal, tantôt à une dépréciation de ce monde d’illusions et d’apparences, tantôt à une célébration de la vie qui se donne à nous à travers la matière.

La vie est présentée tantôt comme une incarcération regrettable, tantôt comme une incarnation remarquable.

Le temps d’une soirée nous avons tenté de dépasser ces clivages et de montrer pourquoi tout cheminement spirituel se doit d’emprunter simultanément trois orientations apparemment contradictoires que sont l’élévation, l’incarnation et le dévoilement.

Une magnifique soirée!

Maraude de février

Pourquoi faisons-nous des maraudes ?
Ce n’est pas tant pour distribuer des cafés, des habits.


C’est pour partager des sourires, une oreille …

C’est retrouver l’humain, toucher l’authenticité que dans nos vies nous avons perdue, le paraître prenant toute la place.

Il y a une certaine authenticité qui peut nous déranger car nous n’avons pas l’habitude de recevoir autant de vérités intimes et pourtant elles nous touchent tous car nous pouvons nous retrouver dans leurs histoires, dans leurs colères, dans leurs joies…


Nous sommes tous reliés en tant qu’Homme, nous l’oublions trop souvent.

Conférence – Simone Weil, les besoins de l’âme

Si nous devions présenter Simone Weil, nous pourrions dire qu’elle n’était pas qu’une philosophe de réflexion, elle était une philosophe de l’action.

Elle est allée travailler à l’usine et dans les champs pour se rapprocher des conditions humaines les plus défavorisées, vivre leurs souffrances pour mieux comprendre les effets dévastateurs lorsque l’homme n’est plus considéré comme un Homme.

Au cours de son histoire, elle a mis en avant les besoins de l’âme humaine: la Vérité, l’Ordre et l’Enracinement ainsi que des couples d’idées qui nous paraissent opposés et qui se trouvent finalement complémentaires :

  • Liberté et obéissance
  • Égalité et hiérarchie
  • Sécurité et risque
  • Honneur et châtiment
  • Propriété privée et propriété collective
  • Initiative et responsabilité

Ces besoins, elle les regroupe dans son ouvrage L’enracinement, écrit dans une période d’après guerre pour reconstruire la France.

Mais finalement, ne seraient-ils pas atemporels ?


Aujourd’hui, le monde souffre d’un grand scepticisme, du doute permanent. Si la vérité représente le cadre pour que la pensée puisse exister, comment imaginer un futur s’il n’y a pas de vérité?


L’ordre quant à lui nous permet de choisir nos priorités en conscience, pour recréer de la cohérence dans notre vie et dans le monde qui nous entoure.


Comment pouvons-nous fonder une société si on ne sait pas d’où l’on vient et où l’on veut aller? L’état prend aujourd’hui une place dominante en gérant l’organisation du pays. Mais nous unit-il réellement? Qu’en est il de la nation? Celle qui nous porte vers un Idéal commun, qui nous rassemble sous des valeurs, qui nous rappelle que nous sommes un peuple.

Simone Weil a osé aller vers la souffrance afin d’oeuvrer pour ses valeurs : que chaque homme puisse retrouver sa dignité.

Et nous, avons-nous le courage de sortir de notre confort pour incarner nos valeurs au nom du bien commun ?

Marc Aurèle au secours de notre monde

Salle comble pour la conférence sur Marc Aurèle… Mais qu’est ce qui fait le succès de cette empereur Stoïcien qui s’était trompé en écrivant « « qu’en un rien de temps vous serez mort et rien ne restera de vous, pas même votre nom » !

Son grand retour aujourd’hui est lié au fait qu’il apporte des réponses au secours de notre monde. D’abord, cet homme qui a affronté deux catastrophe naturelles, une épidémie emportant 25% de la population et une vie en guerre, nous montre comment surmonter les crises. En se tenant debout, vertueux pour agir sobrement sur ce qui dépend de nous.

Ensuite, il nous réconcilie avec la mort, lui qui se rappelait chaque jour que sa vie n’est rien à l’échelle de la Nature et qu’à tout moment elle peut s’étendre.

Enfin, il nous montre que la philosophie se vit. Qu’elle est une pratique pour avancer mais que cela n’est possible qu’en s’entrainant jour après jours. Et cet entrainement passe par le dialogue intérieur.

Comme le disait Marc Aurèle : « Qu’est-ce donc qui peut nous guider ? Une seule et unique chose : la philosophie… Et celle-ci consiste à veiller sur le génie intérieur pour qu’il triomphe. »

Maraude de Noël pour réchauffer les cœurs

Au cœur de l’hiver, au moment où les nuits sont les plus longues, 14 volontaires de Nouvelle Acropole Lyon ont sillonné les rues du centre de Lyon pour réchauffer les cœurs de 30 personnes sans-abris, en plus de réchauffer le corps avec une boisson chaude et une bonne soupe préparée par leurs soins.

Les volontaires ont offert de jolis cadeaux à ces personnes en grande précarité, qui les ont accueillis parfois avec beaucoup d’émotions. « Cela fait si longtemps que je n’avais pas reçu de cadeau », a partagé un sans-abri.

Une citation d’une papillote dégustée à cette occasion résume bien l’attention portée lors de cette maraude de Noël : « Les paroles sages tombent quelquefois dans l’oreille d’un sourd ; mais un mot gentil n’est jamais perdu. Arthur Helps»