La vulnérabilité ou la philosophie à venir…
Bertrand Vergely, célèbre philosophe et auteur de plus de 40 ouvrages est venu à Nouvelle Acropole Strasbourg pour parler de la vulnérabilité dans le cadre du festival « Nuit de la Philosophie ».
Le paradoxe de la vulnérabilité, faiblesse apparente mais aussi force invisible positive a suscité l’intérêt de plus d’une soixantaine de personnes présentes lors de cette soirée.
Le conférencier a ainsi commencé en expliquant que l’ouverture au plus grand que nous, nous permet de relier l’existence concrète et la puissance de l’être. En nous faisant ouvrir les yeux chaque jour davantage, la philosophie nous fait vivre davantage et nous mène vers une expérience méditative.
La vulnérabilité peut être dangereuse si on ne sait pas se défendre mais elle est aussi touchante, comme un petit oiseau d’une innocence infinie. Etre dépourvu de force peut donc être une force, comme la toute puissance de la tendresse. La vulnérabilité peut être une faille dans notre système de défense, mais pour se défendre il faut parfois arrêter de se défendre, en laissant entrer et résonner la sensibilité en nous. La légèreté, l’attention peuvent nous permettre d’éviter les agressions, comme nous l’enseignent les arts martiaux.
La vulnérabilité merveilleuse est la vie qui vit en nous et nous porte par les 4 aspects du vivant : l’autoconservation qui active le gardien, l’autoréparation qui fait vivre le médecin en nous, l’autorégulation qui éveille le sage et l’autoprogrammation qui fait vivre l’homme libre et créateur.Nous avons en nous tout ce qu’il faut pour bien vivre et produire du positif. La plus belle manière de lutter contre le mal est d’apporter du Bien et d’oublier le mal.
Entrer dans la vulnérabilité apporte la vie, la sensibilité, la liberté, la prise de conscience de notre manque d’unité. Les philosophes anciens parlaient de s’unifier en allant du multiple à l’Un, en harmonisant nos forces intérieures, car la division produit la peur. En se connaissant soi-même, on n’a plus peur, on sait qui on est. L’amour peut être la peur d’aimer, un besoin d’être aimé, la peur de donner, mais l’amour est la réponse.
Socrate dans le Gorgias nous dit que les tyrans sont esclaves de leurs passions et se font passer pour des sauveurs. Il y a en nous un mélange de dureté et de faiblesse : les démonstrations de force masquent la faiblesse intérieure, trop de gentillesse, de fausse humanité cachent parfois une dureté intérieure. Il faut faire le ménage des pulsions.
En conclusion, la philosophie peut restaurer une haute idée de l’humanité et des humains, et nous mener à vivre unifiés.
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