Croisons nos regards sur la question de l’effondrement

Notre civilisation thermo-industrielle mondialisée peut-elle s’effondrer ? La question ne devrait pas se poser en ces termes. Toutes les civilisations s’effondrent, c’est un fait. L’histoire est pleine d’exemples qui tendent à montrer qu’il existe une sorte de loi de l’ascension et du déclin des sociétés humaines à mesure qu’elles se complexifient pour rayonner, matériellement et culturellement, sous la forme de civilisations.

Le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, sorti en 2015, Comment tout peut s’effondrer, a jeté un pavé dans la mare en consacrant le terme de « collapsologie ». Depuis, en France, dans les médias, ce terme ne cesse de revenir et suscite des réactions très opposées, allant de la peur-panique au déni méprisant.

Avec cette première conférence-débat, notre école de philosophie a décidé d’aborder ce sujet dans toute sa gravité. Personne ne peut nier que l’humanité a pris d’énormes risques en laissant faire une croissance économique et démographique qui a réduit comme peau de chagrin le domaine de la nature sauvage. L’idée nouvelle introduite par les collapsologues est qu’il n’y a pas de solution, sous-entendu : « pas de solution pour sauver la croissance ». Il n’y a que des façons d’agir et des comportements à adopter pour se préparer au monde de demain.

La philosophie y a une place prépondérante, car on n’a jamais vu personne choisir volontairement de faire baisser son niveau de vie. C’est pourtant ce qui nous attend, de gré ou de force. Si nous attendons que les limites irréversibles soient franchies (ce qui est déjà le cas d’après l’avis de certains scientifiques), l’adaptation risque de se faire dans la douleur. Seul un retour sur soi-même, une étude philosophique approfondie de nos motivations dans l’existence peut nous aider à changer de cap, en ne considérant pas les efforts à faire comme des privations, mais comme d’authentiques épreuves permettant la seule croissance infinie qui existe en ce monde, celle de la conscience !

Les 40 personnes présentes lors de cette première soirée étaient somme toute peu nombreuses, et cela montre que le sujet est loin d’être pris au sérieux par nos concitoyens. Entre un match de rugby, une soirée salsa, un apéro et la fin d’un monde, cette dernière passe encore comme de moindre importance… Espérons que les prises de conscience se feront suffisamment tôt pour éviter le pire !

Carl Gustav Jung et le défi des âges de la vie

Le centre Nouvelle Acropole à Lyon a accueilli Laura Winckler, philosophe et  écrivain, spécialiste de la pensée de Jung pour une conférence intitulée « Carl Gustav Jung et le défi des âges de la vie ».

Le public de 87 personnes a été captivé par la conférencière, passionnée et passionnante – et a été impacté par la clarté de son propos : des questions essentielles qui se dévoilent selon notre avancement sur le chemin de la vie : Où Suis-je ? Qui suis-je ? Que vais-je faire de ma vie ? Où sont mes priorités ? Que vais-je léguer aux autres ?

Voici le témoignage de Aurore B suite à l’activité : « Cette conférence m’a ressourcée au moment où j’en avais grandement besoin. Les âges de la vie et mourir à quelque chose pour renaître à autre chose ont été pour moi une source d’inspiration. »

La conférence sera bientôt disponible sur la chaîne YouTube « Nouvelle Acropole France » https://www.youtube.com/user/NouvelleAcropoleFr

Dialogue avec l’âme, oser la quête intérieure

Lors de la conférence participative du 6 février, organisée par l’école Nouvelle Acropole de Paris 5ème et menée par Orianne Faisandier, nous avons souhaité mailler philosophie et musique.

Les philosophes grecs pratiquaient l’art du dialogue intérieur dans lequel l’âme joue un rôle essentiel. Une caractéristique de l’âme est qu’elle est en mouvement. Elle s’exprime grâce à une palette d’émotions que l’on nomme « sentiments supérieurs » tels que : la gratitude, la compassion et la générosité.

La musique quand à elle est l’art par excellence pour permettre l’expression des émotions. Nous avons ainsi découvert que l’on peut relier la musique et les dieux grecs : si une musique nous procure un sentiment d’élévation alors on peut la lier au dieu Apollon, si une autre nous plonge dans la nostalgie et dans l’introspection alors on pensera à Orphée ; si l’on est soudain pris d’une irrépressible envie de danser et de se mettre en mouvement alors Dionysos est présent.

L’écoute de diverses musiques classiques et actuelles nous a appris à observer les émotions qu’elle déclenchaient en nous, dans une sorte de « blind test intérieur ».

Nous avons ensuite pu vivre un moment de partage et composer un chant tous ensembles. Cette musique, par la puissance d’ouverture du cœur qu’elle a initié, a permis au public de toucher un moment hors du temps, un moment d’unité, d’harmonie et de magie…

DEVIENS QUI TU ES

Deviens qui tu es… c’est parce que ces mots résonnent en nous depuis toujours que nous étions une soixantaine dans la salle hier soir. Plus qu’une invitation, il s’agit d’une véritable nécessité afin que ce que l’on doit devenir ne reste pas qu’une simple promesse. Oui, mais comment s’y prendre ? Prendre conscience de notre véritable nature ne peut se faire de manière purement intellectuelle, car le moi profond et authentique est insaisissable… C’est par l’expérience, avec le regard tourné vers l’intérieur, que l’on peut rentrer en contact avec qui nous sommes. Il n’y a pas de formule magique, et seule une expérience méditative peut nous mettre sur la voie… Imaginez-vous, la lumière tamisée, les bougies scintillantes, chacun triant des petites graines à l’image de celle que nous avons à l’intérieur de nous, sur un fond sonore de bol tibétain, tandis que de douces voix récitaient des textes des sagesses de l’Orient. S’en est suivi un échange très riche ou chacun a exprimé son vécu singulier, le conduisant à faire l’unité en lui-même et avec le groupe.

Pourquoi préférons nous le déni de la réalité à la réalité?

Nouvelle Acropole Strasbourg a organisé un café philo sur le thème « Pourquoi préférons-nous le déni de la réalité à la réalité ? »

La salle était pleine et le débat d’une haute qualité ! À partir des interventions très riches des participants, se sont dégagées des questions complexes : 

Qu’est ce que la réalité ? Depuis la  réalité sensible, l’expérience individuelle, la vision du monde, en suivant Platon, nous sommes arrivés à la prééminence de l’idée qui crée la réalité.

Qu’est ce que le déni ? Pourquoi le déni ? Venant de l’opposition de points de vue, du refus du changement, du besoin de sécurité, le déni nous enferme en nous-mêmes, dans notre zone de confort. Nous réagissons avec nos émotions, nos opinions et nos habitudes plutôt que de rechercher la vérité.

Quelles clés pour y remédier ? L’échange par le dialogue, la confrontation des idées, l’acceptation de la pensée de l’autre, de notre ignorance, la curiosité, la recherche. Cela demande du courage et de l’énergie pour faire face à l’autre et sortir de nos représentations, prendre conscience du bénéfice à changer de paradigme, dépasser nos émotions, ce qui peut amener à la résilience. Développer la méditation, la connaissance de soi, modifie notre regard et nous aide à accepter la réalité pour la changer et parvenir à une pensée élargie, plus consciente, abandonner nos certitudes, acquérir d’autres convictions, devenir plus humble et responsable.

Qu’est-ce qui provoque ce courage ? Pour Platon, la conscience du manque est le départ de la quête du chercheur de vérité et de sagesse. S’intéresser à ce qui est beau et bien va développer notre enthousiasme et nous aider à nous élever, car là où va notre attention va notre énergie. La réalité c’est aussi ce que nous construisons, c’est une direction. Nous voir autres par l’imagination et la concentration nous permet de devenir ce que nous voulons être. La réalité se crée à l’intérieur de soi avant le changement extérieur. Le pouvoir de l’imagination nous permet de dépasser notre zone de confort et nos habitudes pour atteindre notre zone d’éveil.

De Platon à Matrix : Être acteur de sa vie

Après le succès de son café philo sur Pourquoi préférons nous le déni de la réalité à la réalité ?, Nouvelle Acropole Strasbourg a organisé une conférence mettant en parallèle le film Matrix et l’allégorie de la caverne de Platon. Une belle soirée qui a su intéresser les Strasbourgeois(es) avec plus de cinquante personnes présentes, prêtes à se questionner sur son rapport au réel. « Sommes-nous bien conscients de la réalité ? » « Les conditionnements que nous avons développés altèrent-ils cette perception? » « Quelle est l’origine de ces conditionnements ? »

La soirée a débuté par l’extrait de Matrix où Morpheus propose à Neo le choix entre la pilule rouge lui permettant de voir la matrice telle qu’elle est vraiment et la pilule bleue qui le laisserait dans l’illusion que ce qu’il vit est réel alors qu’il ne s’agit que de la matrice. Ensuite, un passage de l’allégorie de la caverne a été lu et commenté montrant les similitudes avec le film Matrix. S’en est suivi un échange questions/réponses où chacun a pu se prononcer sur diverses questions telles que : « De quoi sommes nous prisonniers ? Que serait la caverne ou la matrice aujourd’hui ? Qui sont les maîtres de la caverne ? La soirée s’est clôturée sur un travail en petit groupe de 8 à 10 personnes avec la fameuse question : « Et toi  tu choisis quoi ? » en expliquant pourquoi. Cela engendrant bien évidemment d’autres questions comme « Et qu’est ce que cela implique dans ta vie? »

En résumé, une soirée riche en interaction qui a amené chacun à réfléchir sur sa propre vie : En suis-je toujours l’acteur ou m’arrive t- il d’en être simple spectateur ? Et quels sont les freins qui m’empêchent de prendre ma vie en main ? Des clés de réponse se trouvent certainement dans les perles de Sagesses venues d’Orient et d’Occident. Rendez vous est donc pris pour en savoir plus lors du premier atelier de philosophie pratique. Même heure, même lieu, dans une semaine…