Nourrir notre féminité

Pour la journée internationale de la femme dimanche dernier, nous nous sommes retrouvés au centre Nouvelle Acropole Biarritz autour d’un thé-philo pour discuter de la manière de nourrir notre féminité. Comme nous l’a dit Simonne de Beauvoir, « on ne nait pas femme, on le devient » et cela signifie que l’expression de notre féminité n’est pas figée mais en constante évolution. Nathalie Graciet, philosophe et conseillère en nutrition formée en naturopathie, nous a présenté les grandes étapes de la vie d’une femme. D’abord l’adolescente en quête de beauté et d’amour, ensuite la jeune femme combattant pour ses idéaux, puis la mère nourricière profondément généreuse. La femme arrive alors à son apogée et exprime avec justesse son pouvoir, pouvoir qui devient de plus en plus intériorisé au fur et à mesure qu’elle avance dans l’âge de la sagesse. A chacune de ses étapes son alimentation. Dans le plan métaphysique, il s’agit de se nourrir de figure archétypale inspiratrice, comme les déesses grecs Aphrodite, Athéna, Déméter et Héra selon les étapes précédemment citées.  Dans le plan physique, il s’agit d’avoir une alimentation adaptée au besoin de chaque âge avec plus d’aliments structurants et énergisant, comme les protéines et les glucides, dans les premières phases, et un apport moins riche mais plus qualifié, avec plus de fruits et de légume, dans les étapes plus tardive de la vie. Cette discussion était accompagnée de bonne préparation culinaire, adaptée à nos besoins naturels !

Croisons nos regards sur la question de l’effondrement

Notre civilisation thermo-industrielle mondialisée peut-elle s’effondrer ? La question ne devrait pas se poser en ces termes. Toutes les civilisations s’effondrent, c’est un fait. L’histoire est pleine d’exemples qui tendent à montrer qu’il existe une sorte de loi de l’ascension et du déclin des sociétés humaines à mesure qu’elles se complexifient pour rayonner, matériellement et culturellement, sous la forme de civilisations.

Le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, sorti en 2015, Comment tout peut s’effondrer, a jeté un pavé dans la mare en consacrant le terme de « collapsologie ». Depuis, en France, dans les médias, ce terme ne cesse de revenir et suscite des réactions très opposées, allant de la peur-panique au déni méprisant.

Avec cette première conférence-débat, notre école de philosophie a décidé d’aborder ce sujet dans toute sa gravité. Personne ne peut nier que l’humanité a pris d’énormes risques en laissant faire une croissance économique et démographique qui a réduit comme peau de chagrin le domaine de la nature sauvage. L’idée nouvelle introduite par les collapsologues est qu’il n’y a pas de solution, sous-entendu : « pas de solution pour sauver la croissance ». Il n’y a que des façons d’agir et des comportements à adopter pour se préparer au monde de demain.

La philosophie y a une place prépondérante, car on n’a jamais vu personne choisir volontairement de faire baisser son niveau de vie. C’est pourtant ce qui nous attend, de gré ou de force. Si nous attendons que les limites irréversibles soient franchies (ce qui est déjà le cas d’après l’avis de certains scientifiques), l’adaptation risque de se faire dans la douleur. Seul un retour sur soi-même, une étude philosophique approfondie de nos motivations dans l’existence peut nous aider à changer de cap, en ne considérant pas les efforts à faire comme des privations, mais comme d’authentiques épreuves permettant la seule croissance infinie qui existe en ce monde, celle de la conscience !

Les 40 personnes présentes lors de cette première soirée étaient somme toute peu nombreuses, et cela montre que le sujet est loin d’être pris au sérieux par nos concitoyens. Entre un match de rugby, une soirée salsa, un apéro et la fin d’un monde, cette dernière passe encore comme de moindre importance… Espérons que les prises de conscience se feront suffisamment tôt pour éviter le pire !

Dialogue avec l’âme, oser la quête intérieure

Lors de la conférence participative du 6 février, organisée par l’école Nouvelle Acropole de Paris 5ème et menée par Orianne Faisandier, nous avons souhaité mailler philosophie et musique.

Les philosophes grecs pratiquaient l’art du dialogue intérieur dans lequel l’âme joue un rôle essentiel. Une caractéristique de l’âme est qu’elle est en mouvement. Elle s’exprime grâce à une palette d’émotions que l’on nomme « sentiments supérieurs » tels que : la gratitude, la compassion et la générosité.

La musique quand à elle est l’art par excellence pour permettre l’expression des émotions. Nous avons ainsi découvert que l’on peut relier la musique et les dieux grecs : si une musique nous procure un sentiment d’élévation alors on peut la lier au dieu Apollon, si une autre nous plonge dans la nostalgie et dans l’introspection alors on pensera à Orphée ; si l’on est soudain pris d’une irrépressible envie de danser et de se mettre en mouvement alors Dionysos est présent.

L’écoute de diverses musiques classiques et actuelles nous a appris à observer les émotions qu’elle déclenchaient en nous, dans une sorte de « blind test intérieur ».

Nous avons ensuite pu vivre un moment de partage et composer un chant tous ensembles. Cette musique, par la puissance d’ouverture du cœur qu’elle a initié, a permis au public de toucher un moment hors du temps, un moment d’unité, d’harmonie et de magie…

DEVIENS QUI TU ES

Deviens qui tu es… c’est parce que ces mots résonnent en nous depuis toujours que nous étions une soixantaine dans la salle hier soir. Plus qu’une invitation, il s’agit d’une véritable nécessité afin que ce que l’on doit devenir ne reste pas qu’une simple promesse. Oui, mais comment s’y prendre ? Prendre conscience de notre véritable nature ne peut se faire de manière purement intellectuelle, car le moi profond et authentique est insaisissable… C’est par l’expérience, avec le regard tourné vers l’intérieur, que l’on peut rentrer en contact avec qui nous sommes. Il n’y a pas de formule magique, et seule une expérience méditative peut nous mettre sur la voie… Imaginez-vous, la lumière tamisée, les bougies scintillantes, chacun triant des petites graines à l’image de celle que nous avons à l’intérieur de nous, sur un fond sonore de bol tibétain, tandis que de douces voix récitaient des textes des sagesses de l’Orient. S’en est suivi un échange très riche ou chacun a exprimé son vécu singulier, le conduisant à faire l’unité en lui-même et avec le groupe.

DENIS MARQUET : Aimer à l’infini

C’est dans la salle archi-pleine de l’espace Lehena que Denis Marquet a donné vendredi 24 janvier une conférence sur son dernier livre : « Aimer à l’infini ». Denis Marquet a choisi une voie christique pour s’élever vers la sagesse. Mais cette voie christique ne se rattache à aucune institution. C’est une voie toute intérieure qui éclaire la véritable signification du verbe aimer. En français, nous avons peu de mots différents pour dire « aimer » ; le grec ancien, dans lequel ont été écrits les premiers Evangiles, proposait plusieurs mots, en particulier « philia », qui est l’amour humain entre individus finis, et agapè, l’amour divin qui ouvre nos coeurs sur l’infini. S’il est une chose dont nous conviendrons tous, c’est que nous avons tous souffert un jour ou l’autre du manque d’amour. Pourquoi ? – parce que notre condition terrestre est celle d’une personne finie, tandis que notre nature profonde est celle d’un être infini et conscient de lui-même. Nous sommes à l’image de Dieu, mais nous ne sommes pas comme Dieu… Cela nous fait souffrir. Denis Marquet nous invite à ne pas brimer notre désir d’infini, mais à l’orienter correctement. Pour cela, il n’y a pas d’effort à fournir – surtout pas d’effort à fournir ! – car notre petit moi, qui se croit origine de tout, pourrait se l’approprier et le détourner pour assouvir son besoin de reconnaissance personnel. Pour Denis Marquet, le Christ nous invite à lâcher prise sur notre système de défense pour ouvrir notre cœur à la Grâce, c’est-à-dire à la toute puissance de Dieu. C’est ici que réside notre libre choix et la possibilité d’aimer à l’infini.  

Conférence participative : méditation et action

La soirée de conférence « méditation et action » a accueilli une trentaine de participants. Elle a débuté par un exercice de méditation pour activer la concentration de chacun. Étonnamment ce moment a été perturbé par des bruits incongrus. L’observation des effets des événements extérieurs sur notre vie intérieure a été le point de départ de la conférence. Elle s’est poursuivi avec une réflexion par groupes, qui ont restitués, par l’intermédiaire de leur rapporteur, leurs idées maîtresses concernant l’énigmatique question « Doit-on toujours réfléchir avant d’agir ? ».
La soirée s’est conclue naturellement par un buffet où tous ont pu échanger leurs avis et partager leurs idées.

Magie, pouvoir et spiritualité dans l’Egypte ancienne

Le centre Nouvelle Acropole à Lyon a accueilli Fernand Schwarz, philosophe et  écrivain, pour une conférence intitulée « Magie, pouvoir et spiritualité dans l’Egypte ancienne ».

Les 104 personnes venues assister à l’activité ont été  captivées en découvrant une nouvelle facette de l’histoire de l’Egypte, bien loin de l’image hollywoodienne romancée.

A l’image de Pythagore ou de Platon qui sont allés puiser des enseignements en Égypte, nous pouvons encore aujourd’hui tirer profit de la sagesse égyptienne plurimillénaire, en nous appuyant notamment sur les notions de magie, de pouvoir et de spiritualité.

En effet, notre civilisation tend à oublier qu’elle fait partie d’un tout interconnecté. Or, les Egyptiens avaient pleinement conscience que la véritable magie (heka) est celle de pouvoir nouer des liens.

Il s’agit ensuite de parvenir à prendre le pouvoir sur soi-même, d’exprimer la capacité d’auto-gouvernance qui existe en chacun d’entre nous pour permettre au cœur conscience de faire le choix juste, celui qui rendra le cœur assez léger pour réussir l’épreuve de la pesée face à la Maât.

Faisons ensuite émerger la potentialité supérieure de l’être humain en allumant l’étincelle de lumière invisible de la spiritualité (akh).

Ecoutons les mises en garde de l’Égypte ancienne : détournons-nous de la paresse,  de la surdité mentale et de l’avidité qui causeraient la perte de conscience et qui permettraient au chaos de s’installer.

Renouons les liens avec l’univers, les autres et nous-mêmes afin de permettre l’harmonie et d’être considérés comme vivants parmi les vivants.

Maraude de Noël à Nouvelle Acropole Paris 5

Action sociale et artistique auprès des sans abris du quartier Austerlitz, Paris 5

L’édition 2019 de la grande maraude de Noël de Nouvelle Acropole Paris 5 a rassemblé près de 25 volontaires autour de deux actions simultanées : un concert à la Péniche du Cœur et une action sociale et artistique dans la rue, quartier Austerlitz. Ce soir-là, près de 70 personnes ont été aidées. Bravo à tous les volontaires qui ont réussi à se mobiliser en bravant les difficultés de transport liées aux grèves !

Brief de préparation, avec tous les volontaires, Nouvelle Acropole Paris 5.

Journée mondiale de la philosophie : Vivre comme un stoïcien au XXIème siècle

Nous étions 22 personnes à participer à cette soirée dédiée aux Stoïciens à Rouen. Stoïcien vient du mot Stoa qui signifie le portique, cette école porte le nom du lieu où les enseignements étaient transmis aux disciples. L’essentiel est de discerner ce qui dépend de soi ou ce qui ne dépend pas de soi. Se détacher de ce qui ne dépend pas de soi et se concentrer sur ce qui dépend de soi.

L’échange par petits groupes a permis de rendre actuel ces enseignements.

En conclusion de la soirée nous avons partagé la journée type d’un Stoïcien pour pouvoir le vivre dès le lendemain pour une mise en pratique immédiate.

Soirée animée par Fabien Duval et Hélène Carré.

Journée mondiale de la philosophie : Marc Aurèle & la citadelle intérieure

À l’occasion de la Journée mondiale de la philosophie instaurée en 2005 par l’UNESCO, l’Espace le Moulin a choisi de consacrer cette soirée du 28 novembre au Stoïcisme.

C’est Thierry Adda, directeur du centre de Nouvelle Acropole Paris V, qui a animé cette conférence très pratique en guidant les personnes présentes à travers différents exercices et méditations. La finalité consistait à s’observer pour apprendre à dépasser les contrariétés du quotidien. La conférence s’est clôturée par un échange.

Dès le IIIe siècle avant notre ère, les stoïciens s’interrogeaient : « Comment devenir meilleur en tant qu’Homme et s’accomplir en tant qu’individu ? » Leur finalité était de parvenir à l’Ataraxie, c’est à dire à l’impassibilité de l’âme quelles que soient les circonstances rencontrées.

La méthode stoïcienne s’appuie sur le fait de distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Elle nous invite à accepter la réalité telle qu’elle est. Apprendre à faire face à un évènement grâce à un travail :

  • avec la logique, sans juger ni qualifier ;
  • avec la physique, en apprenant à ne désirer que ce qui est juste ;
  • avec l’éthique, à travers la maîtrise de nos impulsions grâce à une meilleure compréhension de la nature humaine.

Cette méthode amène à percevoir les situations avec plus de clarté, de sortir de nos interprétations émotionnelles pour observer les choses dans une clé mentale. Elle permet de changer de perspective, de prendre du recul et de considérer différemment les évènements.

« Sois content si une petite chose progresse, et réfléchis au fait que ce qui résulte de cette petite chose n’est précisément pas une petite chose. »

Marc Aurèle

La philosophie stoïcienne permet de mieux assumer la réalité du monde pour pouvoir ensuite faire à sa mesure ce qu’on peut pour le changer. Elle nous invite à apprendre de nos difficultés, à grandir, à passer d’une position de victime à celle d’un individu responsable et heureux.

Afin de se recentrer sur l’essentiel, la pratique est nécessaire : celle d’un dialogue quotidien avec soi-même à l’image de celui effectué par Marc Aurèle dans ses Pensées. C’est ce dialogue qui permet de construire un espace à l’intérieur de soi, que les circonstances de peuvent heurter : une citadelle intérieure pour reprendre les mots de Pierre Hadot.

C’est ainsi que nous pourrons « ressembler au promontoire sur lequel sans cesse se brisent les vagues » Marc Aurèle.