Comme chaque année, l’association Nouvelle Acropole a participé à la Journée Mondiale de la Philosophie promue par l’Unesco et a proposé, le jeudi 15 novembre 2018, des conférences-ateliers sur le thème de la Dignité, un peu partout en France.
Comme Socrate, qui descendait dans la rue pour questionner les passants, nous sommes allés à « l’Agora de Bordeaux », au marché des Capucins, pour interroger chacun sur ce qu’est la Dignité. Une vidéo des perles de sagesses recueillies a été diffusée le jeudi soir, devant une trentaine de personnes venue à l’Espace Mouneyra à Bordeaux pour l’occasion. Les nombreux témoignages sur le respect nous ont amené à nous questionner sur les nouvelles barbaries, de la nuit de la purge d’Halloween aux gilets jaunes, et sur la possibilité d’exprimer notre liberté en tant qu’individu, qui, s’il est autonome, est également un être de relation et un citoyen. Pour vivre ensemble dans un monde multiculturel, il est urgent d’accorder nos représentations de la dignité humaine.
Y’a t-il un principe universelle et invariable qui fonde la dignité humaine ? Si de nombreux philosophes, de Platon à Kant, ont posé le fondement de la dignité sur la pensée, la dignité ne peut être définie de manière purement rationnelle. Souvenons-nous d’Œdipe qui résout intellectuellement l’énigme du sphinx et qui n’arrive pas pour autant à percer le mystère de ses origines, à savoir qu’il est le fils de Laïos et de Jocaste. Il n’y parvient pas car l’homme est une idée invisible et impalpable, une énigme qui ne peut être posée rationnellement. Mais ce qui compte n’est pas de résoudre l’énigme, c’est de la vivre. Nous sommes l’énigme et l’essentiel n’est pas de trouver des réponses mais d’être en quête, d’avancer et de devenir. Devenir Homme. Etre l’énigme nous ouvre les portes de l’infini, du tout possible, en tant qu’Homme.