Journée Mondiale de la Philosophie : devenir soi-même aujourd’hui, est ce possible ?

La Journée Mondiale de la Philosophie fut l’occasion pour Nouvelle Acropole Toulouse de promouvoir la philosophie à travers une conférence sur Carl Gustav Jung, animée par Laura Winckler, philosophe, écrivain et cofondatrice de Nouvelle Acropole en France.

Les participants ont exploré leur inconscient grâce à l’étude des travaux de C. G. Jung, pour répondre à la la question « comment Devenir soi-même aujourd’hui ? ». L’individuation, comme processus de prise de conscience de son individualité profonde, propose à chacun de mieux se connaître pour devenir un acteur du changement que nous voulons voir dans la société.

La philosophie pratique est en lien direct avec cette démarche de connaissance de soi, car la philosophie est avant tout une attitude de vie qui nous transforme de l’intérieur, à l’image de la phrase de Jung : « L’homme mérite qu’il se soucie de lui-même, car il porte dans son âme les germes de son devenir. »

Pour faire face à la barbarie, restaurons la dignité

Journée mondiale de la philosophie , restaurer la dignité, Nouvelle Acropole Paris 5

Ce jeudi 15 novembre la Journée mondiale de la philosophie a été pour nous l’occasion rêvée d’organiser à l’association Nouvelle Acropole Paris 5 une conférence participative sur le thème « Restaurer la dignité » qui a été animée par Catherine Peythieu.  Les 30 personnes ont pu échanger de manière intimiste, tout d’abord par groupe puis en restituant leurs travaux à l’ensemble.

Catherine Peythieu, ancienne directrice de Nouvelle Acropole Paris 5 anime des stages, des cours et conférences, et enseigne également le Qi Gong et le Tai ji quan. La Journée Mondiale de la Philosophie est organisée depuis 2005 l’initiative de l’UNESCO qui souligne le fait que « la philosophie est une discipline qui encourage la pensée critique et indépendante, à même d’œuvrer pour une meilleure compréhension du monde et de promouvoir la tolérance et la paix. »

Comme support de réflexion, un extrait du texte De la dignité de l’homme de Pic de la Mirandole (philosophe italien du XVe siècle) a d’abord été lu sur un fond de piano live. Puis la conférencière a diffusé deux vidéos, destinées à interpeller le public sur la question de la dignité. La première montrait des personnes se disputant des pots de Nutella soldés à -70%, et la seconde un homme gisant à terre et demandant de l’aide dans l’indifférence générale.

Le premier réflexe des participant a été de définir la dignité. Selon Kant : « La dignité est le fait que la personne humaine ne doit pas être traitée comme un moyen mais comme une fin en soi ». La dignité peut alors être définie comme le fait de faire preuve d’humanité, en faisant ressortir le meilleur de soi même. C’est se respecter soi et son entourage, faire preuve de noblesse mais aussi de réserve, de gravité et de discrétion.

Ensuite, les participants se sont interrogés sur ce qui les empêchait de pratiquer la dignité ou à l’inverse ce qui le leur permettait. De quoi naît la barbarie ? De quoi naît la dignité ? Les réponses des participants furent particulièrement riches, profondes et éclairantes.

Selon Confucius, c’est grâce à la bienveillance que l’on peut véritablement devenir un homme. Celle-ci peut s’acquérir grâce à l’éducation et à l’enseignement. Un apprentissage permanent permettrait ainsi à l’Homme de devenir véritablement humain. La dignité se construit donc de l’intérieur grâce à l’éducation. Il rejoint par-là Platon pour qui nous tombons dans la barbarie « par manque d’éducation à la noblesse et aux sentiments supérieurs dont l’âme a besoin pour se nourrir » rappelle la conférencière.

Il nous appartient alors de prendre de la hauteur, d’élever notre conscience et de répondre à nos aspirations profondes. Il nous faut parvenir à être moteur d’action dans ce monde sans pour autant se laisser phagocyter par celui-ci, ou comme l’exprimait Saint Augustin :

« Je suis dans ce monde mais je ne suis pas de ce monde ».

La Journée Mondiale de la Philosophie

Comme chaque année, l’association Nouvelle Acropole a participé à la Journée Mondiale de la Philosophie promue par l’Unesco et a proposé, le jeudi 15 novembre 2018, des conférences-ateliers sur le thème de la Dignité, un peu partout en France.

Comme Socrate, qui descendait dans la rue pour questionner les passants, nous sommes allés à « l’Agora de Bordeaux », au marché des Capucins, pour interroger chacun sur ce qu’est la Dignité. Une vidéo des perles de sagesses recueillies a été diffusée le jeudi soir, devant une trentaine de personnes venue à l’Espace Mouneyra à Bordeaux pour l’occasion. Les nombreux témoignages sur le respect nous ont amené à nous questionner sur les nouvelles barbaries, de la nuit de la purge d’Halloween aux gilets jaunes, et sur la possibilité d’exprimer notre liberté en tant qu’individu, qui, s’il est autonome, est également un être de relation et un citoyen. Pour vivre ensemble dans un monde multiculturel, il est urgent d’accorder nos représentations de la dignité humaine.

Y’a t-il un principe universelle et invariable qui fonde la dignité humaine ? Si de nombreux philosophes, de Platon à Kant, ont posé le fondement de la dignité sur la pensée, la dignité ne peut être définie de manière purement rationnelle. Souvenons-nous d’Œdipe qui résout intellectuellement l’énigme du sphinx et qui n’arrive pas pour autant à percer le mystère de ses origines, à savoir qu’il est le fils de Laïos et de Jocaste. Il n’y parvient pas car l’homme est une idée invisible et impalpable, une énigme qui ne peut être posée rationnellement. Mais ce qui compte n’est pas de résoudre l’énigme, c’est de la vivre. Nous sommes l’énigme et l’essentiel n’est pas de trouver des réponses mais d’être en quête, d’avancer et de devenir. Devenir Homme. Etre l’énigme nous ouvre les portes de l’infini, du tout possible, en tant qu’Homme.

Le Bardo Todol, un autre regard sur la mort

Cette belle conférence donnée vendredi 19 octobre à l’Espace Mouneyra sur le grave sujet de la mort, sujet absent de nos jours de notre champ social et phénomène refoulé. En quoi ce regard bouddhiste peut-il nous être utile en tan qu’occidental ?
La relation à la mort fonde l’être humain et cette conscience de la mort nous demande de gérer ce que nous ne savons pas, et d’assumer dans sa vie ce mystère devenu si dérangeant dans notre société de plaisir, que nous l’évacuons.
« Qui n’a pas appris à mourir, n’est pas capable de vivre », nous souligne Thierry Adda
Le Bardo Thödol du bouddhisme tibétain décrit les états de conscience et les perceptions durant la période qui va de la mort à la renaissance. Dans cette tradition, il y a trois niveaux de réalité qui correspondent à trois niveaux de conscience. L’univers possède lui aussi ces trois niveaux. Les Bardos sont des états intermédiaires et la vie elle-même est un Bardo situé entre deux états de conscience. Si personne n’est sorti de cette conférence complètement rassurée quant au sujet de sa fin, nous avons pu aborder l’essence de la vie, selon le Bardo Todol!

Séminaire Denis Marquet – Biarritz

Vendredi 12 et samedi 13 octobre, le centre Anabab (Association Nouvelle Acropole Bayonne-Anglet-Biarritz) avait la grande joie de recevoir Denis Marquet, écrivain philosophe, pour une conférence sur La véritable philosophie du Christ et un atelier Chercher d’abord l’infini en lien avec son dernier livre Oser désirer tout. Grande surprise dans le regard des 102 personnes présentes lorsqu’il a commencé en nous disant « Je ne peux faire cette conférence, c’est impossible… » oui mais… « C’est impossible et nécessaire ! ».

C’est avec toute la singularité et l’originalité de la pensée de Denis Marquet que nous avons pu mieux nous approprier les paraboles des évangiles et la philosophie du Christ qui en découle. Le père, qui symbolise la source ne connait le bien ni le mal, il ne connait que l’union et le Christ est le lieu de cette unité. S’unir à la source et reconnaître notre dimension transcendante nous permet de réaliser l’infini en soi car ce n’est pas nous qui agissons mais quelque chose de plus grand qui se donne à travers nous. Pour mieux nous mener dans cette explication Denis Marquet finira sa conférence par cette trés image symbolique « Comme le vitrail qui se révèle lorsque la lumière le traverse et laisse apparaître aussi bien ses parties sombres que luminauses, laissons nous traverser par cette lumière la grâce et rendons l’impossible possible. »

Ainsi Denis Marquet, traversé par sa lumière, a pu nous donner cette conférence car elle était nécessaire. Nécessaire pour nous qui avons tant besoin de nous tourner vers notre source là où sommeille l’Etre unique que nous sommes.

LA MILITANCE AU QUOTIDIEN

Beaucoup d’entre nous font partie d’une association, d’ordre politique, syndicaliste, religieuse, humanitaire dans l’idée d’une cause à faire entendre et qui peut passer par un combat à mener.

Différents degrés d’engagement donnent différentes implications de militance. Cela se traduit en termes de temps passé, de charge de travail sur le terrain, voire d’argent donné.
Il y a cependant des terrains de militance où, sans militer dans une asso, on est cependant actif 24h/24h. Des terrains où on se donne comme objectif ou résolution ou exercices de ne jamais salir la rue, de rester poli en toutes circonstances, d’afficher une bonne humeur, de voir les choses de manière positive, de s’interdire de critiquer, de ne pas s’énerver etc… la liste est sans fin. Et on ne lâche rien ! On se donne des petits défis par exemple, à tenir sur un jour, une semaine, un mois et qui vont orienter notre conscience et notre vigilance dans une direction pour apporter à soi et aux autres une amélioration.

Chaque soir, on peut se faire un petit bilan où on fait le point sur ce qu’on a tenu … ou pas, si on s’est laissé avoir par l’oubli ou si on est resté en connexion. Evidemment pour enclencher cette tâche, il faut d’abord vouloir quelque chose car c’est la condition sine qua none pour démarrer une procédure d’action.
Un exemple de militant du quotidien qui comme monsieur Jourdain le fait sans le savoir ? Le chien d’aveugle, entièrement dévoué à la personne et ne s’arrêtant même pas de son propre chef pour renifler, le service est sa motivation.

Le militantisme commence là où notre égoïsme s’arrête.

La quête de sens du Guerrier pacifique

Ulysse, le Seigneur des anneaux, Star Wars, le prisonnier de l’allégorie de la caverne de Platon qui se libère, Persée, le roi Arthur en quête du Graal sont des guerriers pacifiques nous dit la conférencière, Chloé!

Mais qu’est-ce que le guerrier pacifique, cet oxymore presque incompréhensible ?
C’est un homme, une femme, comme vous et moi, qui se pose tout un tas de question, qui parfois le noie. Mais il sort la tête de l’eau, et dis «Non ! Je peux !». Chacun des personnages qu’elle nous cite, dans leurs couleurs et leurs imaginaires sont en quête de sens, animés par des questions existentielles qu’ils tentent de résoudre pour eux-mêmes et pour le monde.

Ils tentent de maintenir l’équilibre de la force dans l’univers, de détruire l’anneau qui sépare les peuples, de se libérer de l’emprise des illusions, ils se lèvent chaque jour avec le sourire, ils regardent l’autre dans les yeux, ils œuvrent pour un monde meilleur… Ils sont « le changement qu’il aimerait voir dans le monde. »

Et toi ? Qui es-tu ? Comment te relies-tu aux autres ? Quel lien as-tu à l’univers ?
Au travers de pratique, la conférencière nous a conduit à l’intérieur de nous, où le silence règne. Puis les yeux dans les yeux nous avons rencontré l’autre. Et enfin nous avons tenté de découvrir un enseignement universel dans le vécu de notre journée tout juste terminée !!!

Merci Chloé, de nous rappeler qu’au quotidien nous sommes ou pouvons être des guerriers pacifiques !

Qui ne meurt pas n’est pas vivant

Plantes, animaux, humains, planète… tout ce qui vit est appelé à mourir. La mort est à la fois le contraire et le signe de la vie, sa première caractéristique. Chaque pulsée de sève ou battement de cœur consomme un peu de vie et d’énergie, et aura un jour une fin.

Ce saut dans le grand inconnu effraie à l’unanimité la société occidentale. Tant et si bien qu’il faudrait effacer la mort… Dans le récit de l’enfance de Siddhartha Gautama, le Bouddha, les malades étaient cachés à sa vue, loin des murs du palais afin d’éloigner de lui toute inquiétude métaphysique.

« Mourir fait partie de la vie. Et ceux qui ont peur de la mort sont aussi ceux qui ont peur de vivre. » Clark Gable

Les hommes s’appliquent aujourd’hui à éloigner toute vision de la mort, ou de ce qui s’en rapproche. La vieillesse est effacée à grand renfort de crèmes et de Photoshop.

Désormais, on ne voit un corps mort que dans les films et des journaux télévisés, quand jadis les défunts étaient veillés par les membres de la famille.

La Vie dans ce monde a une durée finie, c’est un appel à affiner ses priorités vers ce qui a le plus d’importance. Comme disait si finement Etty Hillesum, « sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l’accepter, c’est le meilleur moyen de ne garder qu’un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie, on se prive d’une vie complète et en l’y accueillant on élargit et on enrichit sa vie. »

Rejeter l’idée de la mort, c’est comme faire perdre de l’importance à la vie, la mutiler en lissant tout par le bas. C’est se départir de notre motivation à donner du sens à ces jours comptés.

La jeunesse américaine, sous l’inspiration du rappeur Drake, aime crier YOLO (« You Only Live Once » – on ne vit qu’une fois) pour justifier les actes de jouissance immédiate (« Je roule ivre à 180km #yolo »). Par peur que cette vie finisse trop tôt, faudrait-il la sacrifier en courant sans cesse derrière toujours plus de sensations ? La finitude de la vie comme un appel à se repaitre de plaisirs au détriment de tout ? Augmenter la réalité, sans cesse et toujours plus, quitte à en perdre la saveur !
Etty Hillesum, pourtant en face à face avec la mort dans les camps de concentration, nous offre un autre point de vue. Elle nous souffle que c’est justement parce qu’on ne vit qu’une fois, que la vie prend du sens, un relief. Parce qu’elle est bornée – une naissance, une mort – elle est tangible.
Il est possible de lui donner une forme, une direction, de la modeler, d’en « faire quelque chose ». Il ne s’agit alors plus d’un bout de temps à passer dans des plaisirs, mais d’une matière, qui nous révèle à nous-mêmes en la travaillant. La mort enrichit la vie. Notre mortalité est une chance de vivre pleinement en faisant émerger et en devenant celui ou celle que nous sommes vraiment. Parce qu’on ne vit qu’une fois, assez de fuites en avant pour s’éviter soi-même ! « Ose devenir qui tu es ». Voilà un vrai #yolo. À chacun, il appartient de faire le choix de dépasser la mort en l’intégrant à sa vie.

Si on chantait?!

On chante volontiers !!! Comme ce mercredi après l’atelier de philosophie pratique de Nouvelle Acropole Bordeaux!

Le répertoire est large, allant de la chanson populaire à des choses plus intimistes. Il y en a pour tous les goûts, l’important est de se lâcher et de chanter en cœur (non, non, ce n’est pas une faute).
A la suite de quoi il se produit comme une magie en soi : chanter donne envie de continuer à le faire et on se surprend volontiers à faire trotter entre ses deux oreilles les airs qu’on vient ensemble de faire tourner à lunisson.
Retrouvons le plaisir de chanter, au besoin forçons-nous au début et ensuite, une fois ouvert le robinet, on ne voudra plus l’éteindre car chanter donne de la joie, et comme le rire, c’est communicatif!

La science permet-elle de sortir de l’illusion?

Autrement dit la science est-elle la seule manière de rendre compte du réel ? C’était le thème de la conférence donnée à l’Espace Mouneyra ce vendredi 28 septembre par un professeur agrégé de physique.
Qu’est-ce que le réel au juste ? Ce que je vois ? Ce que j’entends ? Ce qu’enregistre une caméra ou un magnétophone ? Sans doute en partie mais la partie n’est pas le tout. Un oiseau ne verra pas un arbre de la même manière qu’une chauve-souris et un chien entendra des sons au-delà de l’audition d’un homme. Un magnétophone enregistrera fidèlement une musique mais sera incapable d’en percevoir la beauté.

Alors? Y-a-t-il une possibilité pour que la science, un jour lointain, ayant mesuré et mis la totalité de l’univers en équation, puisse dire : le réel c’est cela, preuve mathématique à l’appui, et que vous soyez d’accord ou pas, c’est comme cela !

Certes, il y a des lois et des règles mais aussi des choses qu’on ne peut prévoir ni déterminer. C’est ce que dit la physique quantique, cette science de l’indéterminé qui en est un peu le paradoxe ! Il y a des probabilités mais aucune certitude absolue. Aucune chance de gagner le quinté dans l’ordre à chaque coup en appliquant une formule mathématique !
L’univers est extrêmement complexe et il semble que la notion de réel objectif soit étrangère à une vérité qui ne contiendrait aucun mystère. Sans compter que la science ne peut s’occuper que du « comment » du champ du visible et que seulement 5% du cosmos est de la matière, alors comment pourrait-elle atteindre le « pourquoi » ?