Architecture sacrée des pyramides : Les mystères du Phoenix
« Je suis l’Oiseau Bénou, l’âme coeur de Ré, guide des Dieux dans la Douat. »
Le jeudi 7 avril 2022, la maison cantonale de la Bastide accueillait une conférence de Fernand Schwarz sur le thème de l’architecture sacrée des pyramides.
De manière originale, Fernand Schwarz a choisi de consacrer la majeure partie de la conférence à un mythe sans doute peu connu de la mythologie égyptienne, celui de l’Oiseau Bénou. Son histoire nous est notamment rapporté par des écrits figurants sur les parois des mausolées pharaoniques placées à l’intérieur des pyramides. Le Bénou est un oiseau ancestral sorti des eaux du chaos, le noun, lors de la création du monde par Atoum, ayant choisi comme perchoir primordial une butte dénommée le Benben, au sein de la cité antique d’Héliopolis. On le retrouve à l’origine symbolisé comme une bergeronnette puis en héron cendré, avant d’être introduit dans le monde greco romain par l’appellation « Phoenix » par Hérodote et Hésiode.
Le symbolisme du Bénou est multiple. Son étymologie signifie « celui qui se lève » ou « celui qui brille ». Il est le chemin de lumière sur les eaux reliant le cycle de la terre et le cycle du ciel. Le Bénou est en effet à la fois le symbole du soleil et accompagnateur de Râ lors de son passage d’ouest en est, et lors de ses luttes nocturnes contre Apophis, mais il apparait également comme étant le régulateur des crues et des inondations.
S’il est associé au Dieu Râ ou Rê, il est également associé à Osiris, divinité de l’au delà dont il revêt parfois la coiffe à savoir l’Atef. Le Bénou est en effet de le protecteur des défunts mais il symbolise également la renaissance éternelle. Le livre des morts nous apprend par exemple que le défunt souhaite pouvoir se transformer en Bénou. Il est également envisagé que la vie du Bénou fut d’une durée de 500 ans, à la suite de laquelle il mourrait puis renaissait, ceci de manière perpétuelle.
Quant au Benben, il possède une représentation cyclique, celui de la révolution ou encore du cycle de la vie. Il peut parfois être représenté par un oeuf et serait d’origine météorique. Les égyptiens le symboliseront par le pyramidion, objet conique placé au sommet et des pyramides.
La deuxième partie de la conférence était relative aux pyramides de l’Egypte, d’ailleurs dénommé anciennement Termora signifiant « la terre des pyramides » et à leur architecture sacrée. Au niveau de leur édification, le génie égyptien se reflète en outre par l’utilisation du ratio d’or. En prenant notamment l’exemple de la pyramide de Khéops, on constate que si l’on divise la longueur de sa pente par la moitié de la base, nous obtenons le chiffre d’or, à savoir 1,618. Plus encore, en prenant en compte la hauteur de la pyramide, il est obtenu un triangle d’or de Pythagore.
Sous un angle plus ésotérique, les pyramides était un lieu de transmutation pour l’âme du défunt. Ce dernier commençait son voyage par une voie sacrée suivie jusqu’au pied des pyramides où se déroulait un premier rituel : celui de réveiller les sens du défunt afin qu’ils soit conscient lors de son réveil dans l’au-delà. L’ascension reprenait ensuite par des couloirs ascendant au sein des pyramides, notamment jusqu’à la chambre du roi et la chambre de la reine, comportant chacun des aérations pointées en direction d’astres précis : Sirius, Orion ou encore la Petite Ourse. Il s’agissait de placer le défunt dans des conditions optimales pour son voyage dans l’eau delà, permettant l’ascension de son âme et sa renaissance spirituelle.
Comme nous le rappelle Fernand Schwarz, nous possédons tous tertre, un socle, sur lequel reposerait notre Bénou, notre âme éternelle. Les égyptiens accordait une place de premier rang au coeur, car cette transmutation n’était permise qu’à la condition d’avoir du coeur, au sens le plus noble du terme. C’est d’ailleurs la pesée fructueuse du coeur lors du jugement de l’âme qui permettait au Benou de reprendre son envol. Les égyptiens nous invitent alors à vivre en conscience avec notre coeur afin de permettre à notre âme de préserver son éclat. Gardons à l’esprit cet enseignement Amenemopet : « le coeur est don de Dieu, garde toi de le négliger. »