La magie du cœur : la rencontre des impossibles
Pourquoi est-il si difficile d’atteindre la paix du cœur ? C’est à un voyage à travers le temps et les civilisations auquel a convié la conférencière Catherine Peythieu à l’occasion du troisième volet de la série de conférence dédiée au guerrier pacifique, intitulée « La paix du cœur », dans le centre de Nouvelle Acropole de paris 5.
« J’ai mis le cœur à l’intérieur de ton corps pour que tu puisses te rappeler » raconte un fragment tiré des Textes des Sarcophages égyptiens. En matière de cœur, il s’agit de se souvenir, explique la conférencière. Se souvenir de l’unité derrière le jeu des illusions dans lequel nous plonge la Maya, la grande déesse de l’illusion de la tradition hindoue.
Du côté de la médecine chinoise, le cœur est « l’empereur du corps humain ». Il gouverne la cohérence de cet « État » qu’est notre esprit. Si le coeur est perturbé, l’individu sera précipité dans ses décisions. Quand le cœur est paisible, le visage reflète ce calme intérieur, à l’image de ces bouddhas qui regardent l’éternité, un sourire sur les lèvres.
Dans la mythologie égyptienne, le cœur est le confluent du divin et du terrestre. Toute la vie des égyptiens découlait de cet instant fatidique appelée « psychostasie » ou pesée du cœur. Dans cette mythologie, le cœur est cet espace de rencontre entre le ciel et la Terre. Il est capable de comprendre des choses qui ne sont pas rationnelles, de réunir les opposés. « Le cœur est cette magie de la rencontre des impossibles ». Il va donner de l’amour et se nourrir d’amour.
Le coeur est le centre de la vie, c’est le rythme, les alternances : il est en rapport avec la danse de la vie. Quand le cœur cesse de battre, la vie s’échappe. Que permet la paix du coeur ? Atteindre quelque chose d’inatteignable par la raison et par les sens : l’harmonie. Comment ? En cultivant l’amour de ce qui est durable.
Plus encore que le désir et l’attachement, c’est le doute qui fait obstacle au cœur. Le doute systématique et stérile, comme tentative désespérée du petit égo pour se défendre de la sagesse. Il s’agit de « lâcher les chiens du doute, sur le doute lui-même afin » de remplacer ce doute nihiliste qui paralyse notre époque par le doute noble, celui qui questionne notre certitude d’avoir tout compris.