Peut-on vivre heureux dans un monde en crise ?
Est-il bien raisonnable d’interroger Socrate sur une question d’une telle actualité ? C’est ce qu’a tenté de faire Fernand Schwarz (fondateur de Nouvelle Acropole en France) dans sa conférence à Nouvelle Acropole Toulouse, pour clore le cycle « Les conseils de Socrate pour aujourd’hui ». Socrate a vécu également dans une période de profonde mutation dans l’histoire de la Grèce, où les systèmes (culturels, politiques, religieux, etc.) établis jusque là, ont été bouleversés. Or, si en temps de crise, la tendance naturelle peut être de se protéger et de se replier sur des valeurs et des biens temporels, la démarche de Socrate nous invite au contraire à assumer le sens des crises, tant individuelles que collectives, en apprivoisant la peur de l’inconnu, en acceptant le changement et en faisant appel à notre créativité. Il s’agit en fin de compte de commencer à « inverser notre échelle des valeurs », en recherchant non pas à l’extérieur le bonheur dans des biens passagers mais à l’intérieur de nous-mêmes, des vertus et des biens essentiels, capables de produire un bonheur qui ne dépende pas des circonstances. Ainsi, plus à l’écoute de nous-mêmes, nous pourrons nous relier aux autres avec plus de naturel.