Nuit de la Philosophie – Conférence Marc de la Ménardière

Jeudi 17 novembre, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Philosophie, a eu lieu une conférence exceptionnelle animée par Marc de la Ménardière : Sens, Conscience et interdépendance – les piliers de la révolution culturelle à venir. Merci aux participants, qui ont bravés la pluie pour venir participer à cette intervention pleine de vie, d’humour et de profondeur. En guise de prélude, les jeunes membres de l’école de philosophie pratique Nouvelle Acropole Bordeau ont accueilli les participants avec de chaleureuses activités : parapluie à citation, roue de la vertu et discussions sur le thème du vivre ensemble, imprégnant l’accueil de l’Athénée Municipale d’échanges riches, dans la convivialité et la bonne humeur.


La conférence s’est ensuite ouverte sur une animation théâtrale : un Homme, tente de se défaire d’une valise, trop lourde, qui l’empêche d’avancer, symbole de ses attachements et de son envie de tout posséder. D’un point de vue socio-politique, cette valise symbolise le matérialisme et la société ultra-mercantile qui ravage la nature et nos sociétés. Ce processus systémique et structurelle est aujourd’hui en confrontation flagrante avec les enjeux environnementaux et sociétaux de notre époque. C’est cette prise de conscience forte que Marc nous partage et qui l’amènera à tout quitter pour entreprendre un long voyage initiatique à la rencontre des hommes et des femmes acteurs de la transition à venir.

À la suite de ce périple, qui lui aura permis d’ouvrir son esprit sur le monde, sur lui-même (la relation avec son “ego“ et son “soi“), et sur sa relation au collectif ; il décidera d’agir à son échelle, avec, entre autres, la création d’un lieu pour s’inspirer, se régénérer, se relier et surtout expérimenter d’autres manières de vivre, d’être au monde. C’est en effet une des leçons que l’on peut retenir de son parcours : la nécessité du passage à l’acte après la prise de conscience afin d’incarner dans la matière les idées qui nous animent. D’ailleurs, il partage un conseil aux jeunes d’aujourd’hui : l’expérimentation est la clé pour se trouver. Notre voie se situe entre ce que nous aimons faire, ce pour quoi nous sommes bon et ce que le monde a besoins. C’est également une question de posture intérieure vis-à-vis de nos projets : non pas chercher à travailler, mais faire de notre vie un ouvrage, une œuvre d’art.

Marc de la Ménardière nous invite à construire un nouvel état à travers un inversement du paradigme : Non plus se demander ce que je veux faire de ma vie, mais ce que la vie a envie de faire au travers de moi ; et ainsi coopérer avec elle. Cette voie n’est pas celle de la simplicité et de nombreuses épreuves peuvent surgir pour nous déstabiliser et nous décourager. La liberté, l’égalité, la fraternité ou tout autre valeur ne se résume pas à du “déclaratif“ : Sans une stabilité intérieure et une incarnation forte, les plus beaux projets se périclitent.

A ce sujet, Marc de la Ménardière nous avertit quant à l’existence de 3 fictions qui peuvent nous freiner dans la transformation de soi et du monde : le récit de la société, celui de nos sens (nos perceptions de bases) et celui de l’ego (En lien avec l’avoir, la fatalité et la mécanicité).

Nous pouvons grâce à notre conscience, retrouver du sens et nous reconnecter avec une des réalités de ce monde : celle de l’interdépendance. Le sens se trouve quant à lui dans un équilibre entre le lien que nous avons avec nous-même et ce qui nous entoure. Le chemin qu’il semble avoir pris et qu’il nous invite à prendre est de retrouver, dans un monde dominé par l’individualisme et le matérialisme, la vision de l’interdépendance : la vision d’un grand tout dont nous faisons partis et dont nous avons oublié l’existence. De telles considérations peuvent surprendre, et le chemin, n’étant pas tracé (individuellement et collectivement), il est nécessaire de s’affranchir des illusions : celle que nous nous mettons à nous-même, mais également celles alimentées par les préjugés et opinions de toutes sortes (la “Doxa“). Comme le rappel Nietzsche, cité par Marc en fin de conférence : « Ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique »

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