Nuit de la philosophie – Atelier Philo

Dans le cadre du festival « Nuit de la philosophie », un Atelier Philo s’est animé au sein de l’espace Mouneyra. Le format proposé était le suivant : allier enseignements philosophiques et pratiques autour du thème : « Être philosophe dans un monde en crise ». Les débats ont par conséquent été ponctués de pratiques diverses permettant d’appliquer de manière concrète les idées abordées.

Les temps modernes sont riches en incertitudes. A l’heure ou de diverses crises se profilent, il apparait nécessaire d’étudier les enseignements philosophiques qui peuvent nous permettre d’affronter les difficultés. La conférence s’est déclinée en 3 réflexions : Comment appréhender la souffrance et les difficultés d’un point de vue métaphysique ? Comment et pourquoi sortir de l’individualisme ? Et enfin, dans une clé individuelle, les difficultés peuvent-elles nous faire progresser et nous apporter de la joie ?

Les crises sont en tant que telles vectrices de difficultés et de souffrance. Du point de vue du bouddhisme, la souffrance apparait comme étant inévitable ou consubstantielle à ce monde. C’est la 1ère noble vérité : Dukkha. Inévitable mais pas fatale puisque le bouddhisme propose une voie pour nous en libérer : celle du noble octuple sentier. Par une discipline juste, une conduite éthique et une juste compréhension de choses, je peux ainsi espérer me libérer des affres de la souffrance pour atteindre le Nirvana. Dans cette conception, la souffrance peut être perçue comme un signal, un vecteur de conscience indiquant qu’il est temps d’évoluer et d’emprunter la voie de l’octuple sentier.

Faire face aux crises, c’est aussi dépasser le cadre de la satisfaction de ses propres intérêts et dépasser l’individualisme qui marque nos sociétés. Un individualisme destructeur des vertus publiques selon Tocqueville et qui tend à faire primer les intérêts particuliers sur celui de l’intérêt général. En ces temps difficiles, il convient de retrouver plus d’unité et d’inscrire nos actes et nos pensées dans une dimension collective. “Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. “ dit Martin Luther King.

L’Homme est grand car il peut agir sans attendre la venue de règles extérieures, il peut prendre le commandement de lui-même. Prendre le commandement de nous-même est aujourd’hui nécessaire pour relever les défis et faire face aux difficultés. Ces défis sont l’occasion de nous améliorer, ce qui selon Spinoza nous amène à ressentir de la joie, une joie qu’il définit comme le passage d’une moindre perfection à une plus grande perfection. Dans cette même lignée, Henri Bergson établit un lien direct entre la joie et la persévérance ou l’effort, notamment lorsqu’il aboutit à une création. : « L’effort est pénible mais il est précieux, plus précieux encore que l’œuvre où il aboutit, parce que, grâce à lui, on a tiré de soi plus qu’il n’y avait, on s’est hissé au-dessus de soi-même. »

En définitive, la philosophie nous apprend qu’en dépit d’un monde en crise, nous pouvons légitimement aspirer au bonheur. Il est important de conserver en tête cette affirmation pour éviter de tomber dans le découragement et le défaitisme. Plus qu’une possibilité, il est aussi question d’un devoir : celui de créer des conditions d’existences qui nous permettent à la foi de lutter contre l’injustice, transformer les souffrances en conscience tout en accédant au bonheur. Ce bonheur qui, comme nous l’enseigne Aristote, est le souverain bien.

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